L’École des Femmes de Molière – 1997
Léonce & Léna de Georg Büchner
2004-2005
2004-2005
La Nuit du Rat de Boris Bergman – 2006
À 4 ans, je commence par la danse classique dite ‘de caractère’ – forme de danse théâtrale qui emprunte aussi à la tradition de la comédia dell’arte – et à 10 ans je suis ma professeure Jeanne Aumont lorsqu’elle ouvre également un cours de théâtre. Ma formation se poursuit au Prologue de Micheline Parque, au Conservatoire du 15ème avec Françoise Kanel et Émile Salvador, à l’E.T.E.S. avec Hélène Hily, et enfin avec le maitre Jean Darnel.
Au lycée je joue la veuve dans une adaptation théâtrale de Buffet Froid de Bertrand Blier et intègre la troupe du Thépabu, dirigée par Jean-Pierre Hané, pour jouer Rebecca Nurse dans Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller. Le bac en poche, et la certitude que c’est au contact de la vie que je ferai mes études et pourrai m’intéresser à tout ce qui me passionne, je vis de petits jobs, fais mes premiers cachets avec de la figuration et des spectacles pour enfant, puis joue une idiote inénarrable dans Double Jeu un spectacle de café-théâtre dans lequel Jean-Luc Jeener me voit jouer.
L’École des Femmes de Molière – 1997
La Thébaïde de Jean Racine – 1999
C’est ainsi que j’intègre La Compagnie de l’Élan et participe à la création du Théâtre du Nord-Ouest qui ouvre le 25 juin 1997 avec L’École des Femmes : c’est parti pour 4 ans et 6 pièces, de Molière à Racine en passant par Musset ou Catherine Anne. J’ai appris la vie d’un théâtre – administrative, technique et j’en passe – et surtout une bonne partie de mon métier, et vécu des moments inoubliables, dans cette grande communauté de fous, qui pour beaucoup continuent à déployer le souffle de leur passion.
Au Théâtre du Nord-Ouest, je rencontre l’ami Gabriel Le Doze – grand comédien qui a prêté sa voix à de nombreux acteurs et avec qui ont me voit sur la précédente photo – qui me recommande d’aller faire un tour dans les studios de doublage…
Jennifer Lawrence, je ne la retrouvais que pour Mystique-Raven dans les X-Men, et ça tombe bien, j’aime beaucoup le côté Marvel/science-fiction de la franchise, même si quand on n’a pas vu le film et qu’il faut travailler dessus, heu… ben tu comprends pas tout 😉
Mischa Barton/Marissa dans The OC – Newport Beach
Britt Marling pour The OA et Murders at the End of the World
Emmanuelle Chriqui/Sloan dans la série Entourage
Bree Turner/Rosalee dans Grimm
Keely Hawes/Zoe dans MI5
RS Doublage est l’annuaire des doublages français, qui répertorie la majorité des comédiens, vous y trouverez précisément les films, séries et dessins animés dans lesquels m’entendre.
Le doublage a gagné en respectabilité depuis que des acteurs et personnalités connues du grand public s’y collent, et depuis l’avènement des séries il y a quelques années. Il était temps, car même si certaines voix des vieux films et séries ont marqué notre enfance, et étaient déjà l’ouvrage d’acteurs français de théâtres, de cinéma et de télévision, cette discipline ardue restait un peu minimisée. Il s’agit pourtant d’un investissement émotionnel et technique délicat et important, dans des délais parfois très exigeants. Le doublage est aussi une surprenante opportunité de jouer des rôles que pour de multiples raisons on n’aurait pas l’occasion d’interpréter…
La Voix est un terrain de jeu très étendu que j’explore outre le doublage par les documentaires, publicités, livres à écouter, jeux, modules éducatifs, voice over, dramatiques, et bien sûr le chant.
Membre de l’association Les Voix, qui défend nos conditions de travail et désormais nos métiers face aux avancées de l’intelligence artificielle, j’ai un espace d’écoute sur leur site.
Toujours à l’époque du Nord-Ouest et des débuts sur les plateaux de doublage je joue pour Jean Rollin, la Sœur Tourière dans La Fiancée de Dracula. Pas banal cet univers fantastique bricolé et sulfureux ! Avec le recul, j’ai compris combien il avait de fans en France et surtout en Italie, aux États-Unis, en Allemagne…, et que c’était anthologique d’avoir participé à cette page de série B !
Je tourne aussi dans de nombreux courts-métrages, des publicités… et au théâtre, s’enchaînent des expériences aux registres variés dont deux qui m’ont particulièrement marquée avec Christian Huitorel : la découverte de l’univers absurde de Karl Valentin, et le si beau Léonce et Léna de Georg Büchner.
En 2006, alors que j’interprète Chloratis dans l’Opéra-Rock de Boris Bergman La Nuit du Rat, je décide enfin de m’engager profondément dans l’apprentissage du chant et de la guitare. Quelques années et une soixantaine de reprises pop-folk plus tard, j’écrirai et composerai sous le nom de Laughing Seabird mon premier album : And I become, arrangé par Michel Peteau.
L’École des Femmes de Molière – 1997
La Nuit du Rat de Boris Bergman – 2006
Côté formation, en parallèle, du métier pendant toutes ces années il y a des stages : à l’atelier international de Blanche Salant et Paul Weaver, avec Philippe Adrien, en anglais avec le formidable coach Jordan Beswick puis avec le non moins salutaire Bob McAndrew, ou encore un excellent travail principalement axé sur le corps avec Benoit Théberge du Zéro Théâtre, disciple de Decroux.
En attendant, je pars en Algérie en 2007 pour tourner Arezki l’Indigène de Djamel Bendeddouche : plongée en 1894 en pleine colonisation, sujet toujours pas abordé par le cinéma français… ! Un premier rôle magnifique que celui d’Albertine, un voyage dans le temps et dans l’espace, et une expérience bouleversante… On ne met pas le pied en Algérie qui plus est deux mois et demi et dans ce genre de contexte sans revenir changé en profondeur.
En 2009, une lecture-spectacle orchestrée par Michèle Ulrich me donne le rôle de la truculente Mme Tchissik dans Nous les héros, ce si bel hommage aux acteurs de Jean-Luc Lagarce.
J’avais connu l’énergie époustouflante du Festival d’Avignon en visite, puis les mains dans le cambouis en 2003 avec La Folle Aventure. Cette année maudite de grève et d’annulation du Festival In impactant ainsi terriblement le Off, m’avait laissé un goût amer. Notre spectacle était prometteur mais les événements ont tué la compagnie dans l’œuf et ont éreinté la co-productrice que j’étais également. Cela ne m’a pas empêchée d’aller voir jouer les copains certains étés suivants. Avignon c’est inouï, c’est une telle émulation, si belle et si dense ! Alors en 2012, je suis très heureuse d’y retourner pour jouer La Boutique de l’Orfèvre, un texte fascinant écrit par Karol Wojtyła – qui n’est autre que Jean-Paul II – et aussi pour adorer le rôle de Madame dans Les Bonnes, ce bijou de Genet. L’année suivante, je reprends ce rôle et accepte une nouvelle proposition d’Alexandre Berdat : L’Amant de Harold Pinter, une merveille. Deux années deux pièces par jour pendant trois semaines non-stop, c’était génial !
L’aventure théâtrale d’après sera la plus dense et formidable de toutes : Les Coquelicots des tranchées mis en scène par le formidable et fédérateur Xavier Lemaire. J’y joue Mathilde, un institutrice jaurésienne qui ne va pas être épargnée par les quatre ans d’une Grande Guerre atroce. En 1998 dans La Cigogne n’a qu’une tête de Igor Futterer, j’avais d’ailleurs déjà interprété une institutrice, mais dans le contexte terrible et méconnu des malgré-nous alsaciens, en 1943. La préparation des rôles et des spectacles nous permet la chance passionnante d’approfondir nos connaissances notamment historiques. Avec Les Coquelicots, j’ai aussi retrouvé ces émotions partagées avec le public qui a besoin de nous parler après le rideau baissé, de confier les résonances avec les histoires personnelles, raconter les discussions ouvertes en famille après-coup, et qui soulagent des non-dits… témoignant ainsi de la force, de l’utilité d’un théâtre populaire et salvateur. Ce spectacle fut récompensé à Avignon par le Prix du Public 2014 puis par le Molière 2015 du Théâtre Public.
Les Coquelicots des tranchées de Xavier Lemaire
2012